mardi 2 février 2010

Le syndrome du coiffeur

Coco la Bulle se demande si vous êtes comme elle une traumatisée des salons de coiffure. Cela remonte à loin… Sa première grande épouvante du genre date de sa prime adolescence, le jour où elle a décidé de faire couper son abondante et fort longue tignasse pour passer à une coupe courte, en voulant bêtement copier le look de sa correspondante allemande (qui n’avait pas du tout la même nature de cheveux qu’elle). Résultat : une catastrophe, genre Coco avec un melon sur le crâne, qui a provoqué de violentes crises de larmes et l’a contrainte à passer plusieurs heures la tête planquée sous les coussins de son lit, refusant obstinément de sortir de sa chambre. Rien que d’y repenser, elle en est malade.

Depuis, les choses ne se sont pas arrangées… et chaque visite chez le coiffeur reste une épreuve. Car Coco a toujours en tête des coiffures qui ne PEUVENT pas se réaliser sur ses cheveux. Elle est donc obligée de trouver des compromis nécessairement décevants puisque ça ne ressemble jamais à Sarah Jessica Parker ou Sophie Marceau ou Reese Witherspoon sur la couverture de Elle. Et que le séjour chez le coiffeur est, à plusieurs titres, un moment qu'elle préfèrerait éviter.

PRIMO, ça dure des heures, car Coco cache la misère et, pour parer à la virulente attaque de cheveux blancs qui ravage son cuir chevelu, se fait faire des mèches. Or là, forcément, il lui faut prendre son mal en patience.

SECUNDO, quand c’est la patronne qui vous coiffe, elle se sent obligée de vous demander si vous allez partir en vacances bientôt (''ai-je si mauvaise mine que ça'', se demande Coco), si vous rentrez de vacances (''non, j’aurais l’air un peu plus fraîche que ça'', se dit Coco), si vous avez des projets de vacances (bon sang, mais ne peut-on parler d’autre chose ? Mieux : ne peut-elle carrément se taire ?).

TERTIO, les conversations ambiantes sont toujours d’une platitude mortelle. Coco s’est souvent sentie là comme dans un zoo, entourée de femmes qui viennent toutes les semaines (mais oui, il y en a qui ont le temps et les moyens et surtout rien d’autre à faire, c’est sidérant – ah, c’est sans compter la manucure, sorry). Ces femmes* qui balancent leur train de vie indécent à la tête de la petite shampooineuse exploitée payée au Smic, qui fait des heures sup gratos et a à peine le temps de déjeuner, pfff, c’est d’une impudeur !!!

QUARTO, étant donné que Coco ne va pas bien souvent chez le coiffeur, la personne qui la coiffe (si ce n’est pas la patronne) et qui par hasard ne l’a pas trop ratée la fois précédente (il y a un an ou deux), n’est en général plus là, compte-tenu du turnover dans les salons. Zut.

QUINTO, la vision de sa tête entourée d’une serviette est toujours une épreuve. Avec les lumières blanches, c’est pire. Impossible d’y échapper, même en essayant de fuir dans le Paris Match avec George Clooney, le regard revient toujours vers ce méchant miroir. Une fois la serviette retirée ce n’est pas mieux : on dirait un cocker qui vient de prendre une averse, atroce. Mieux vaut fermer les yeux et oublier, mais impossible, car c’est le moment où la question fatidique arrive : ‘’alors, qu’est-ce qu’ON fait’’ ? Les envies de changement s’évanouissent tout à coup, la panique gagne, et la réponse est immuable : ‘’ben ON raccourcit un peu les pointes pour leur faire du bien et ON dégrade un peu’’. Ne prenons pas de risques, ça n’a jamais donné de grands résultats !

SEXTO, voir ses cheveux tomber en paquet sur le sol, ça fait toujours un drôle d’effet. Soit on est enthousiaste car on a pris une option radicale, du style passer de la coupe BB au look Jean Seberg et, dans la folie de l’instant, on est surexcité(e). Soit on a l’impression qu’on est en train de faire une bêtise et que c’est déjà trop tard. Soit on se dit que, même si la coiffeuse ne coupe que 1 cm, ça va coûter un bras, alors pourquoi n’avoir pas coupé plus ???

SEPTIMO, lorsque la coupe est terminée, deux options s’offrent à vous : soit vous trouvez ça pas mal sur cheveux mouillés et vous espérez que, une fois sec, ce sera aussi bien. Soit vous trouvez ça affreux sur cheveux mouillés et vous dites que cela ne peut qu’être mieux une fois sec. Ou bien vous n'aurez plus qu'à vous enterrer chez vous pendant trois mois, le temps que ça repousse.

OCTAVO arrive le moment crucial du brushing. Coco en a une sainte horreur, elle n’en fait jamais chez elle (elle en serait d'ailleurs bien incapable) et sèche toujours ses cheveux à la ‘’barbare’’. A chaque fois, elle demande à la jeune fille ‘’ pas de brushing, un simple séchage rapide’’. ‘’Oui oui’’ répond immuablement la demoiselle, avant d’attaquer… un brushing. Consternée, impuissante, Coco n’a plus qu’à regarder sa chevelure se transformer en perruque digne des pires heures de Dallas ou Dynasty. Lissée, brossée, triturée, torturée par la brosse, sa tignasse ne ressemble plus à rien. Ou si. A une photo comme celles qu’il y a dans les vitrines des salons à l’ancienne. Et au final ça tient plus de Châteauvallon que de Drôles de Dames.

NONO, une fois que ce douloureux moment passé, il faut sourire et montrer à quel point on est ravi(e). ‘’Parfait’’ s’entend dire Coco, qui a juste envie de revenir deux heures en arrière, avant le moment fatidique où elle a imprudemment franchi la porte du salon.

DECIMO, un dernier problème se pose : où laisser le pourboire ?(car pourboire il faut laisser, quand on sait ce que gagnent ces gamines, on ne peut pas faire l’impasse) Parfois il y a une petite tirelire avec le prénom, hallelujah. Mais parfois non…or Coco est atrocement timide, bref ça tourne au cauchemar. Cauchemar qui se poursuit lorsque la patronne annonce le montant de la carte bleue : là Coco a en général besoin qu’on lui amène des sels. Glups.
Coco remet son manteau, sort du salon, rase les murs et, dès qu’elle n’est plus en vue, sort une barrette pour attacher ses cheveux en un vague chignon. Arrivée chez elle, en général, la première chose qu’elle fait est… un shampooing.

*pour prévenir les critiques, Coco tient à préciser qu’elle ne parle pas ici des charmantes mamies qui viennent se faire faire une beauté et sont, la plupart du temps, adorables.
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15 commentaires:

camelotte a dit…

Que Coco se réjouisse d'avoir les cheveux longs car, cheveux courts obligent, je vis ce "calvaire" tous les 2 mois ... que ne ferait-on pas pour tenter d'être belle !

Coco la Bulle a dit…

J'ai les cheveux longs car les cheveux courts ne me vont pas du tout...mais tu as raison, ça m'évite aussi d'avoir à vivre ça trop souvent...

Maryline a dit…

J'ai connu plusieurs coiffeurs dont un qui un jour a voulu prendre ma tête pour une balle de tennis *sisi* voulait me teindre le crâne en jaune fluo et me faire le zig zag en relief...*période année 80* ma mère a failli faire une syncope... J'ai connu aussi ma période brushing et pince sur la frange moumoutte choucroutte et c'est moi qui posait la dite barrette...Pour l'instant ai trouvé le salon de coiffure adéquate comme sheila ;) mais en raison du turn over ne suis pas certaine de pouvoir retrouver LA COIFFEUSE KI A TOUT COMPRIS....Joli billet :)

Coiffeur Bordeaux a dit…

Excellent votre billet, je me suis régalée de ce récit pourtant bien vrai des visites devenues obligées chez le coiffeur, le temps et les cheveux blancs faisant ! Quelle galère, moi je me fais des couleurs toutes les 3 semaines, avant qu'on ne voit les racines, et une fois sur deux la couleur ne me convient pas ! Alors visite obligée chez le coiffeur au moins tous les 3 mois pour remettre un peu d'ordre dans tout ce fouillis de couleurs ! Bon je ne me plaints pas parce que j'ai trouvé un très bon coiffeur sur Bordeaux, et en plus... Les coiffeuses ne sont pas trop bavardes !

ephyra a dit…

ah c'est bien rare celles qui ont troouvé le bon salon de coiffure! moi après avoir été adepte de la coiffeuse à la maison (et oui, habiter un village de province a ses avantages!) j'ai trouvé le lisseur miracle qui fait des cheveux super beaux et brillants, une bonne colo maison (mais non c'est pas dur!) et une copine sympa qui egalise mes cheveux longs...qui s'en portent bien! et plus d'angoisse :)

Miss Zen a dit…

Ben voila, c'est tout moi : trait pour trait.... Et dire que je devrais y aller bientôt !

Luciole a dit…

J'adore aller chez le coiffeur depuis que j'ai trouvé mon salon de coiffure qui n'appartient pas à une chaine et où il n'y a pas de turn-over ! Je m'assois dans le fauteuil et je réponds "carte blanche" à la question "qu'est-ce qu'on fait ?"
Celui d'avant aussi était pareil, un salon de punk tatoué avec de la techno en musique d'ambiance :D Mais j'ai testé mon actuel salon et ça y est ! J'ai trouvé MON coiffeur !
Faut dire, tant mieux, parce que j'ai les cheveux courts et j'ai vais donc tous les 1 mois et demi / 2 mois.
Bon courage pour les prochaines séances coiffure !

alix a dit…

bonjour à vous tout(e)s,
et bien je reconnais bien là les craintes de mes clientes adorées.....après une très longue période en salon, je me suis lancé et aujourd'hui j'embellis à domicile.............
si je peux vous donner un petit conseil, surtout lorsque la phrase fatidique "qu'est-ce qu'on fait? " arrive.....commencez tout de suite par ce que vous ne voulez pas, vous limiterez surement les risques. bien sur vous n'êtes pas à l'abri d'un coiffeur borné qui le matin en se levant a décidé son style de coupe de la journée.
une info à retenir aussi est que le coiffeur a généralement un égo surdimensionner, donc évitez de l'énerver ne serait-ce qu'avec un regard dubitatif sur ses propositions capillaires, simulez un énorme intérêt, feignez de comprendre voire d'adorer et puis finissez par "je suis tentée, mais la prochaine fois..." ensuite selon votre apréciation vous pourrez ou non revenir et faire cette fois ci une confiance aveugle.
le turnover dans les chaines de salons est dû au fait que les dirigeants de ces chaines veulent que vous n'apparteniez qu'à la marque et non au coiffeur, de façon à vous conserver en cas de départ.
afin de voir si votre coupe est au minimum correcte, vos cheveux doivent être quasiment secs avant le brush (si vous n'êtes pas arrivé à l'esquiver, bon courage!), dès la fin du préséchage, vous devriez avoir une vague idée du résultat que vous obtiendrez chez vous, dans un style naturel que je prône...........
voilà, j'espère vous avoir apporté quelques astuces..........
et rappelez vous ce dicton qui prend une grande valeur dans mon métier "l'ennemi du bien c'est le mieux!".........exemple si la longueur est bien , la mieux sera forcément plus courte....autre exemple et pas des moindres, si l'aspect de votre balayage vous convient, attention le mieux dans ce cas là vous fera finir en Pamela Anderson...........
une excellente journée.
ALIX.

Coco la Bulle a dit…

Merci +++ Alix pour ces précieux conseils !!!

Unknown a dit…

C'est du vécu, j'ai testé un nouveau concept le coiffeur écolo Aprécial, j'en suis ravie. Moins cher, plus rapide et un résultat qui me plait.
La dernière fois, c'était chez Franck Provost, 6 heures de calvaire, une addition de 130 euros, une coupe et un balayage ratés.
Là c'est 67 euros tout compris, deux heures et je suis ravie ;o°

Coco la Bulle a dit…

Merci du tuyau, être ravie en sortant de chez le coiffeur, ça s'arrose !!!

krn a dit…

Salut Coco. J'ai souri, je l'avoue.
Il faut dire que je dois mes deux seules expériences de salon de coiffure à un homme qui ne concevait pas une femme sans bigoudis et autres amusements du même style. Il a donc payé le coiffeur pour me transformer en Barbie années 60 la première fois et en apache avec plumes la seconde. Il n'y a pas eu de troisième fois.
Le défouloir de Krn

Hakima a dit…

Bonsoir Coco,
Excellent ce texte sur le coiffeur. J'en souris et curieux je me sens concernée ! Et oui toute une histoire ma chevelure à laquelle je tiens et soigne amoureusement, parure de ces dames... J'ai pensé une partie de ma vie que les coiffeurs allaient améliorer leur état, mais quelle désillusion. Pensant que je voulais ressembler à tout le monde, à chaque fois elles me harcelaient afin que je cède pour faire des mèches ou une sorte de coloration tirant sur le jaune, surréaliste tout de même vu ma chevelure noir ébène brillante et épaisse, tout pour gâcher. Alors depuis, comme un entretien est nécessaire juste avant le shampoing je leur tiens un long discours sur ce que je ne veux pas, et subtilement je les met en garde de ne pas s'essayer à quelque fantaisie sur moi. Ce jour là je passe certainement pour une psychopate. Mais cela m'est égal, car quand je vois certains dégâts dans mon entourage, je me dis que je l'ai échappé belle et maintiens mon comportement de méfiance pour préserver ma parure. Au plaisir de te lire Coco, tu as un bel humour.

Coco la Bulle a dit…

@km : je te comprends !!! Au secours, si le choix c'est Barbie ou Mme Michu, ça craint..
@Hakima : tu as raison de ne pas céder aux diktats, préserve et mets en valeur ta belle chevelure ébène... et merci pour le compliment !

Sandrine a dit…

C'est exactement ça ! Ca dure des heures, on ne sait pas quoi raconter (normal on ne se connait pas !), on a une tête affreuse pendant de trop longues minutes (je fais des mèches aussi et c'est avec du papier aluminium que je patiente calmement, ou non, un Paris Match à la main en train de regarder toutes ces femmes si bien coiffées, trop bien coiffées), on essaie une nouvelle coupe et on ressort de la "boutique" avec des remords et des regrets ('tain qu'est ce que je suis allée lui demander ! combien de temps avant que ça repousse ?!!! Oui, je connais ça !).
Très bon résumé du syndrome du coiffeur !!!