vendredi 26 février 2010

Comptable (et coupable) procrastination

Coco la Bulle se demande si, comme elle, vous avez du mal à vous y mettre lorsque vous vous trouvez face à un gros chantier. Travaillant en solo, elle ne sait parfois pas par quel bout prendre les choses…ou plutôt si, elle le sait. Elle n’arrive juste pas à commencer. Comme s’il y avait une montagne à gravir. Elle est au camp de base, avec tout l’équipement, mais l’impulsion qui permet de démarrer l’ascension n’arrive pas. Ce petit sursaut de volonté qui fait toute la différence. Or, qu’il s’agisse d’un doc de 50 feuillets à rédiger, ou, au hasard, de la comptabilité à boucler, c’est toujours le même problème : à un moment, il faut bien s’y mettre. Et savoir lutter contre beaucoup de tentations qui se liguent pour repousser cet instant fatidique.

En cette veille de marathon comptable (puisque c’est de cela qu’il s’agit ici), Coco se couche sereine, le programme de la matinée suivante déjà bouclé : lever 6h50, petit-déj avec les enfants, jogging jusqu’à 9h30, douche et hop, au boulot à 9h45. Beau planning. Elle s’endort pleine de bonnes résolutions.

Jour J. A peine les enfants partis à l’école, Coco s’en va courir, c’est bon pour le moral et ça oxygène son petit cerveau encore tout embrumé. Retour 9h45. Douche, hummm, qu’on est bien sous l’eau chaude. Shampooing ? Oui, la tignasse en a besoin. Et un petit masque sur les pointes. Et des petites crèmes pour se faire la peau douce. Déjà 10h30 ? My God ! Et la compta qui l’attend sur son bureau… Il va falloir être patiente, chère petite compta, car l’entame du match s’annonce difficile.

En peignoir devant son écran, Coco jette un œil sur sa messagerie. Good Lord. 39 messages depuis hier soir. Pubs diverses pour des promos sur ses sites préférés : non, elle n’ira pas voir cette vente privée de pulls en cachemire, pas le temps et pas de sous. Revenons à nos moutons. Tiens, une copine a envoyé un message sympa sur Facebook, et cerise sur le gâteau elle est allée commenter le dernier album photo de Coco. Allez, juste un petit tour. Bon, c’est fait. Rigolo. Sacrebleu, il reste le profil Coco la Bulle, où les notifications se sont accumulées… ne pas regarder. Plus tard, plus tard.

10h55. Après toutes ces péripéties fort inopportunément distrayantes, Coco attaque bravement sa compta par la face nord. Elle regarde l’hostile paperasse en tas, l’agrafeuse prête à bondir, le classeur-dont-le-mécanisme-est-toujours-défectueux et s’apprête à démarrer la phase préliminaire de son chemin de croix, c’est-à-dire le classement des pièces. Zut, il manque quelque chose. Oui, c’est ça, un café. Elle mérite bien un café.

11h. C’est parti. Vraiment cette fois. Coco trie ses factures, encaissement, décaissement. L’effort est magistral. On applaudit.
11h15. Bling ! Oubli fatal ! Le son de l’ordi n’a pas été coupé, et la messagerie, inconsciente de l’état de concentration maximal de Coco, signale l’arrivée d’e-mails. Il peut y avoir quelque chose d’urgent, il est donc crucial d’aller voir. Quelques pubs, deux messages de boulot, six notifications Coco la Bulle et un nouveau commentaire sur le blog. Sympa. Il faut répondre, se manifester. Ce qu’elle fait.

11h25. Retour aux pièces comptables. Saisie des factures encaissées, c’est bien, très bien, ce sera toujours ça de fait même si ça ne représente qu’un 10ème du boulot. Le rendement est certes faible mais le grand œuvre est entamé, ce qui en soi constitue une petite victoire.

11h50. Coup de fil. Un client veut confier à Coco un article hyper-urgent, à rendre pour…hier soir (comme d’hab). Impossible. Où le caserait-elle, elle a déjà du mal avec son planning actuel, et la déclaration de TVA à rendre demain ? Et dire que la semaine prochaine, si ça se trouve, elle n’aura rien à faire… C’est vraiment trop injuste.

12h. Texto de Roméo. Réponse au texto.

12h05. Retour aux saintes écritures. Coco se lance dans les décaissements. Ouille, il y en a beaucoup plus que des encaissements, hélas. Il va falloir plonger en apnée dans le classeur. Mais tout de suite ce n’est pas possible car elle a faim.
12h20. Coco est dans sa cuisine et se concocte une petite salade : tomates, roquette, un peu de balsamique, quelques graines bio mélangées, huile d’olive, mozarella… miam. Retour avec l’assiette devant l’ordinateur. C’est l’heure où elle se donne le droit d’aller sur son profil Facebook Coco la Bulle. Un yaourth, une pomme.

13h00. Coco a mis son masque et son tuba : plouf, immersion comptable entamée. La messagerie est fermée, le son en mode ‘’mute’’. Boulot boulot boulot. Soyons sérieux. Tiens, il lui vient une idée de billet pour le blog. NON. Ce n’est PAS le moment. Juste le temps de griffonner sur son petit carnet rouge pour ne pas oublier, car l’Alzheimer guette et parfois, elle se souvient juste avoir eu une idée, mais quand à savoir laquelle, c’est une autre affaire. Allez, hop, c’est reparti, vive la saisie d’écritures, c’est tellement fun !
14h00. Ça suffit. Pause café encore. Enfin non pas ‘’encore’’, là c’est le café de l’après-midi, ce n’est pas pareil, Coco a le droit. Avec un carré de chocolat (voire quatre) piqué(s) au stock des enfants. Mmm, c’est bon. Une pub pour vacances paradisiaques vient d’apparaître dans la messagerie, ah, le sable chaud, le soleil, les vacances, le ciel bleu. Le CIEL* ? Ah non, pas ça, pitié. Stop, brisons-là. Retour à la réalité.

14h30. Coco replonge. Elle n’entend plus rien. Elle est over-concentrée.

16h35. Alarme du téléphone. Tout absorbée par ce qu’elle faisait (si si si), Coco n’a pas vu l’heure passer, heureusement elle avait mis son bip pour aller chercher Mistinguette au collège et l’amener à la danse… Elle enfile ses bottes en catastrophe et saute dans l’ascenseur telle Wonder Woman (sans le mini-short, rassurez-vous).

17h05. Retour sur l’ordi. Mamma mia, eBay a lancé une attaque de notifications, avec tout un tas d’articles intéressants. Argh, des bottines Freelance ont été mises sur le marché, là il faut absolument jeter un œil. Soulagement, c’est un modèle épouvantable à bouts carrés. Coco passe en revue tous les articles, on ne sait jamais.

17h10. Ouf, tout était tartignole. Coco replonge dans l’univers impitoyable de sa compta.

17h45. Toutes les écritures sont saisies !!! Coco fait une sortie papier et commence à pointer pour effectuer un rapprochement avec son compte bancaire. Les bons jours, ça tombe pile-poil pareil. Mais ce n’est pas un bon jour, il y a un écart (303,05€) qui sort d’on ne sait où. Désespoir. La misérable besogneuse se penche sur ses feuilles et fait des petites croix, à l’ancienne, pour trouver l’origine de ce trou dans sa compta. Et ne trouve pas.

18h00. Triple zut, c’est l’heure d’aller chercher Mistinguette !

18h30. Après avoir récupéré sa fille et acheté du pain, Coco is back.

18h55. ‘’M’man kesk’on mange ce soir ?’’ interroge avec candeur Junior. Excellente question, merci de l’avoir posée fiston, mais sache que ta mère n’en a aucune idée et qu’elle a d’autres chats à fouetter. Ce n’est vraiment pas le moment ! Non mais se rend-il compte que Coco est énervée à mort ? Pas du tout, il est déjà reparti dans sa chambre en lançant à la cantonade « qu’à son sens, le mieux était de commander une pizza ». Ben voyons. Incursion dans le frigo puis dans le congélateur. Une fois de plus, merci Picard. Sauvée. Un gratin dauphinois + du jambon, ça fera l’affaire.

19h10. Coco est totalement déconfite. Elle ne sait toujours pas d’où vient cet écart. Dans un premier temps, parce que ça soulage grave, elle a rageusement envoyé valser ses papiers, maintenant l’heure est à l’abattement. Mais où est passé ce *#^/ !* de montant ? Le vilain, le fourbe, le malveillant, l’infâme… Hébétée devant son bureau, elle regarde les chiffres la narguer. Et se remet à pointer.

19h40. Tout à coup, illumination : là, sous son nez, à un endroit qu’elle a déjà coché deux fois, il y a deux montants qui sont dans la mauvaise colonne. Deux montants qui, additionnés, font 303,05€. Méga-soulagement. Demain matin, il ne restera plus qu’à calculer la TVA. Du gâteau quand tout le reste est fait !

19h45. Roméo arrive. Coco se jette dans ses bras. ‘’C’est Happy hour, j’ai presque bouclé ma compta !’’ lance-t-elle toute guillerette. Ouverture d’un petit Bordeaux…. ‘’Tu as tout fait ?’’ ‘’Oui, je n’ai pas arrêté une minute’’, répond Coco. Sincèrement, c’est vrai. Comment ça, non ?

* pour les non-initiés, CIEL est le nom d’un logiciel de comptabilité fort répandu chez les indépendants…
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dimanche 21 février 2010

Indigestion de mauvais caractères…

Coco la Bulle se demande si elle ne devrait pas s’affubler tout de suite d'une blouse à fleurs façon ''les Vamps''. Elle hésite en effet ce jour entre deux sentiments : la colère (‘’non mais on se fout de moi ?’’) et le désespoir (‘’je dois être complètement has-been’’). Tout ça pourquoi ? Une fois n’est pas coutume, c’est un sujet d’actualité qui la pousse à prendre la plume : la sortie de l’hebdo féminin Envy. Et elle a décidé de se lâcher, quitte à irriter un peu et parce qu’elle a bien le droit de râler, après tout.

En temps normal, Coco est toujours heureuse de découvrir un magazine parce que cela reste un événement et qu’elle espère à chaque fois une bonne surprise. Elle va religieusement l’acheter au kiosque (là on le lui a distribué gratuitement, mais c'est une autre histoire), se prend un petit café et s’installe pour le lire confortablement, avec une extrême bienveillance et aucun a priori, car elle sait que c’est difficile de sortir un premier numéro.

Attention, cela part mal, autant le dire. Le titre déjà l’indispose : Envy. En septembre, on avait eu droit à Grazia. La langue française serait-elle si pauvre qu’il faille aller chercher hors de nos frontières le nom d’un journal ? Et les connotations du mot Envy, quelles sont-elles ? Pour le Littré,
« envie » a plusieurs définitions parmi lesquelles « Chagrin et haine qu'on ressent du bonheur, des succès, des avantages d'autrui », « Désir de jouir d'un avantage pareil à celui d'autrui » : pas très positif tout ça. Quant au seul réel synonyme d’envie, ne serait-ce pas jalousie ? Bon, d’accord, Jalouse, ça sent le déjà-lu, mais n’y avait-il vraiment pas d’autre solution que ce nom ?

Deuxième cata : la couverture. On dirait un mix de Voici, Grazia, Femme Actuelle et Gala, autant dire un truc improbable, agressif et surchargé, avec une avalanches de polices et de tailles de caractères, et tellement d’accroches que finalement… rien ne s’en détache et ça fait furieusement bas de gamme.

Coco se dit qu’elle est sévère et ouvre le journal. Elle tourne plusieurs pages de pub avant d’arriver à l’édito, page 9. Bonne nouvelle : la directrice de la rédaction annonce qu’elle ne nous demande pas de ‘’choisir entre mode et people’’ (en fait ça Coco s’en fiche un peu) et que la mode dans le journal sera ‘’joyeuse, experte et accessible’’. Intention louable. Tournons la page, que voit-on en gros plan, le premier article qui saute aux yeux ? Un sac au prix de 680€ (et encore, c’est le modèle de base). Coco dit bravo, ça commence fort pour la mode accessible. Tout est hélas à l’avenant : pour ouvrir le parapluie, la rédaction cite des marques un peu moins chères, mais on en revient toujours à Dior et consorts... Après un long tunnel de pages mixant fringues et célébrités, assaisonné de force jugement sur qui se sape bien et qui s’habille comme une truffe, on arrive aux vraies pages people.

Page 21. Angelina Jolie (c’est original) adopte. Pas bien nouveau tout ça, pas bien intéressant. Le seul truc rigolo est de montrer l’évolution du look d’Angie : autrement dit quelque chose que ELLE fait depuis des années, donc ça sent le réchauffé. Hou les cornes, les copieurs ! On passe à Emmanuelle Seigner qui sort un disque et qui assure sa promo. Pas bluffant. People suivant : Kirsten Dunst. Coco pleure presque, la fiancée de Spiderman va perdre son loft new-yorkais, c’est horrible, et en plus elle est fauchée… On tourne la page, tiens, Manu Katché, qui exhibe ses fringues de créateur et avoue qu’on le confond parfois avec Yannick Noah ;-). Rires, Coco ne savait pas qu’en plus, Envy était un magazine comique. Ah, une page de potins non déguisés : des super-révélations sur des peoples super-importants comme Geri Halliwell (qui se souvient encore d’elle ?). En page 34, le dossier qui tue : Sarah Jessica Parker, « son mari ne la supporte plus ». Coco a rarement lu un truc aussi creux, c’est abyssal. Et presque choquant tant c’est intrusif.

Coco fait une pause. Elle a la nausée, l’impression de faire une indigestion d’images racoleuses et d’infos sans intérêt. Maquette tartouille, pages surchargées… vraiment pas terrible tout ça.

Page 66. Chouette : Colin Farrell. Envy vous explique comment le séduire. Mais Coco déchante vite. Pour résumer, il faut s’habiller comme Vanessa Paradis et aimer la bière. Les goûts, les coups de cœur, les coups de gueule, les engagements du ‘bad boy’ ? On n’en saura rien. Et pour lui plaire, il faudrait juste ‘’avoir l’air de ci ou de ça’’ ? C’est vraiment prendre les filles pour des courges sans cervelle. Et lui pour un crétin, qui ne s’intéresse qu’à l’apparence et à la picole. Triste page finalement.

Page 81. Enfin un peu de fond… a priori. Ils nous ont déniché une pasteur/sexologue danoise. Un petit feuillet sur ce sujet, pas bien lourd, mais c’est la nana ‘’envoyée spéciale’’ là-bas qui a dû apprécier son escapade : un A/R Copenhague pour si peu, moi je prends dès demain ! Ensuite un papier sur Haïti pour se donner bonne conscience (qu’ils réussissent quand même à traiter sous un angle people-trash), et d’autres sujets sans grand intérêt. Enfin une petite colonne ‘’copiage’’ avec un ‘’vu et revu’’ : ‘’Up & Down’’. Enfin, le dossier de la rubrique, sur les nouveaux jeunes réac aux Etats-Unis. Affligeant mais effleuré en deux malheureuses pages surchargées de photos.

Page 91. 100% Mode. Bien peu de choses qui font ‘’envie’’. Ça déferle, il y en a partout, c’est limite asphyxiant, quand il y en trop, on ne distingue plus rien. Tiens…pages 114-115, tout pareil que dans ELLE, des photos de filles dans la rue avec décorticage de leur style à l’appui. Mais n’ont-ils donc aucune idée originale dans cette rédaction ? Page 138. Culture Club. Sympa, le nom de la rubrique. Mais c’est tout. Page 142. Encore un truc pompé dans ELLE : l’agenda des sorties culturelles à ne pas manquer…

Page 150. Test. Etes-vous irrésistible ?
Là soudain c’est la révélation. Coco se sent vieille. Et comprend pourquoi elle n’a pas du tout aimé Envy. Pourquoi elle ressent le besoin de prendre un Citrate de Bétaïne tout de suite afin de soulager les aigreurs d’estomacs que lui a provoqué la lecture de ce mag. Elle n’est pas du tout dans la cible! Il suffit de lire les questions et les réponses proposées pour voir la tranche d’âge à laquelle s’adresse le journal, et ce n’est définitivement pas la sienne. Allez, sans rancune Mesdames et Messieurs de la rédaction d’Envy, vous avez sûrement fait du bon boulot pour les lectrices que vous ciblez.

Page 154. Le meilleur est à la fin. C’est supposé faire rêver : les coulisses de la section mode. « Avec ses joies (Le sac Chanel est arrivé !) et ses drames (Je me suis tout cassé la Louboutin) ». Pauvres petites. Quels événements et quelles tragédies ! L’idée n’était pas mauvaise mais le traitement ne pouvait-il être un peu moins creux ?

En résumé, une belle déception.
Coco comprend mieux quand elle feuillette Envy pourquoi certains autres magazines sont indéboulonnables et le resteront encore longtemps. Tant que leurs challengeurs continueront à prendre les femmes pour des grues et à niveler par le bas en donnant le spectacle d’un certain glamour vide de sens, ils ne joueront pas dans la même cour. D’un côté il y a du marketing et le désir de ‘’vendre du papier’’. De l’autre il y a de la qualité, un subtil équilibre entre l’utile et le futile. Or cette qualité se construit avec du fond, et dans Envy, le fond n’est pas là. Ou plutôt si, on le touche. Dommage pour la presse féminine et pour la presse tout court.
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dimanche 14 février 2010

IkeÅ et moÅ : Å true lØve stØry

Coco la Bulle se demande si vous êtes comme elle quand vous revenez de chez Ikea, autrement dit si vous devez systématiquement faire face à deux problèmes majeurs : a/justifier (auprès de vous-même en tout premier lieu) l’achat d’une multitude de bricoles non prévues sur la liste,
b/décrypter le mode d’emploi de montage des meubles.

Revenons quelques heures en arrière. Coco a décidé de changer le vieux lit de la chambre de sa Mistinguette, qui souhaite un clic-clac. Outre le canapé, et compte tenu de la surcharge pondérale dont souffre l’actuelle commode de sa benjamine, la bonne mère qu’elle est a accepté de passer à la vitesse supérieure en lui offrant une armoire. Sa mission est donc claire : acheter deux meubles, repérés sur le site et dans le catalogue, cela ne devrait donc pas prendre plus de trente minutes sur place si toutefois il n’y a pas trop d’attente aux guichets des rayons, aux caisses et à la réception des marchandises. Pour l’occasion, Coco a bloqué sa journée, emprunté le monospace d’une amie et file guillerette vers ce lieu de perdition qu’est Ikea. Car elle sait, hélas, que malgré toute sa volonté, elle risque fort d’avoir dans le coffre au retour bien plus que ces deux articles.

10h30. Après un passage au comptoir ‘’canapés-lits’’et ‘’meubles de rangement’’, Coco est munie de ses bons de retrait, il ne lui reste plus qu’à filer vers les caisses pour payer.

11h20. Quoi, déjà 11h20 ? Hélaaas. Coco s’en veut d’avoir folâtré, car le résultat est catastrophique. Primo : pourquoi a-t-elle un caddie ? Secundo, que font donc dans le-dit caddie ces assiettes FÅKIR, ces verres à vin GLØUPS, ces serviettes en papier NAPPERØN, ces bougies KÅNDEL, ce moule à cake KILØKITU , ce plat à poisson GØLLÜM, ce coussin PLØF, ce plaid TØUDOU, ce tableau magnétique RÅPPEL, cette lampe rose improbable et ce vase fort justement baptisé SUPERFLÜ ? Il y a bien sûr la queue à chaque caisse et pas question d’aller aux automates à cause des bons de retrait, passage obligé par une hôtesse. Grrrr.

11h35. Coco a du mal à se remettre de la somme qu’elle vient de valider sur le terminal de carte bleue. Individuellement, pourtant, rien ne coûtait cher. C’est vraiment trØp injuste. Pour se requinquer, petit Calimero se dirige vers l’épicerie suédoise et succombe à l’appel du paquet de Daim. Oui, elle sait que ce n’est pas l’heure, que ce n’est pas raisonnable, mais il lui faut un peu de douceur pour atténuer le choc. En outre, à sa décharge, les Daim étaient en promo. Comme à l’habitude, ces fourbes confiseries vous donnent toujours une bonne raison de les acheter.

11h55. Coco attend devant le comptoir de retrait des marchandises. Elle a l’impression de prendre racine. Tiens, le type là, il est arrivé après, comment se fait-il qu’il reparte avant ? Pendant ce temps, elle boulotte. Il n’y a plus de Daim dans le sachet, et ça donne soif ces cochonneries. ‘’N°4453 ?’’ Ah, enfin… ‘’Euh, ce chariot là est tout entier pour moi ?’’ demande-t-elle incrédule. ‘’Oui, et l’autre à côté aussi’’ répond le manutentionnaire, imperturbable. Horreur. Heureusement que Coco ne l’a pas joué Carrie Bradshaw, elle est en tenue de combat, jean/pull/converse. Ça va être du sport.

12h20. Tout est enfin dans la voiture. Coco est en nage et a très très soif.

13h00. Arrivée à l’appartement. Rebelotte. Après quatre allers-retours au parking, une mobilisation sans partage de l’ascenseur et une nouvelle séance de musculation, Coco s’écroule dans son canapé et regarde les cartons entassés dans son salon. Ya plus qu’à.

13h30. Mistinguette sera si contente quand elle va voir son canapé au retour du collège… Donc inutile d’attendre le retour de Roméo pour lui demander de l’aide, après tout, Coco n’est pas si bête, elle devrait y arriver toute seule malgré un sens du bricolage relativement limité. Ouverture du carton. Examen de la notice. Réquisition des outils. Comptage des éléments, vis et boulons. Bonne nouvelle, il ne manque rien, c’est déjà ça.

13h50. Coco a monté le tiroir qui va sous le clic-clac. Elle est très fière. Bon d’accord, elle a commencé par le plus facile. Et alors ? Ça ne minimise pas son exploit.

14h00. Coco se tord le cou en essayant de comprendre le mécanisme du clic-clac. Le schéma a des flèches dans tous les sens.

14h15. Coco se rend compte qu’elle vient de visser de mauvaises vis à de mauvais endroits. Elle souffre des doigts. Et dévisse les vis. Zut & prout.

14h25. Pause-café.

14h45. Reprise du montage. Pourquoi diable le dessin ne ressemble-t-il pas à la réalité ? On dirait qu’il s’agit d’un autre canapé. Pourtant la référence est la bonne. Ce mécanisme à la noix ne semble pas situé au même endroit, et il est impossible de faire ce qu’indique le schéma. Enfin a priori. Un pied au centre de la structure, un pied à l’extérieur, Coco fait des contorsions pour examiner la chose sous tous les angles. Lorsqu’elle croit tout à coup comprendre, l’instant suivant elle se rend compte que non, elle ne comprend pas. Ils ont dû se planter. Dépitée, la bricoleuse déclare forfait.

15h15. Mue par un sursaut de courage et bien décidée à prendre sa revanche sur l’odieux canapé suédois, Coco s’attaque à l’armoire. Héroïque. Coup de fil de Roméo. ‘’Tu es sûre de ne pas vouloir attendre ce soir ?’’ demande-t-il d’un ton très inquiet. Vexée, Coco lui rétorque qu’elle est cap’. Il va voir ce qu’il va voir.

15h30. Montage commencé. Coco a sorti la visseuse électrique, quel instrument divin, et pzzzzouïïï, pzzzzouïïï, pzzzzouïïï… Elle visse frénétiquement. Damned. Pourquoi ce truc est-il à cette hauteur ? Erreur d’appréciation ? Fallait-il mettre ça dans ce sens là ? On va dire que oui. Mais ça décale tout le reste… Alors ça doit être non. Il faut dévisser. Dzzzzouïïï, dzzzzouïïï, dzzzzouïïï. Quelle camelote ces meubles scandinaves. Vraiment mal foutus. ‘’Ah on sait pourquoi ce n’est pas cher, on en a pour son argent, etc, etc, etc.’’ rumine-t-elle, animée d’une franche mauvaise foi, en défaisant son ouvrage. La deuxième tentative est la bonne : le cadre est monté, vaguement de travers, mais qu’importe.

16h. Pause verre d’eau, clémentine. Pas de café, elle est assez énervée comme ça.

16h15. Reprise des hostilités. Coco regarde les étagères d’un œil conquérant. Sûr, elle est plus forte que ces planches de bois. Et une, et deux. Fixées. Et une tringle à vêtements, fixée. Enfin presque, mais vu que la structure est un peu de traviole, la tringle ne semble pas très vaillante et risque en l’état de ne guère supporter plus de deux cintres de pressing. Ni vu ni connu (normal, elle est toute seule), Coco essaye de corriger le tir en donnant des petits coups sur le côté de l’armoire mais ça ne fait aucun effet. Dépitée, elle s’assoit par terre et contemple son ratage. Qu’à cela ne tienne, il faut bien que Roméo se sente utile, et ça lui fera plaisir (deuxième crise de mauvaise foi), il pourra réparer ça. En attendant, Coco assemble les deux tiroirs du bas. Au moins là, elle y arrive. Mais à vaincre sans péril…

17h. Mistinguette rentre du collège. Première réaction, enthousiaste, reconnaissante : ‘’Ô Maman tu es allée m’acheter mes trucs chez Ikéa c’est trop génial !!!’’ Seconde réaction, alarmée : ‘’Mais pourquoi tu as commencé à monter ça toute seule ?’’. Deuxième vexation, pffff, ces enfants n’ont donc aucun respect. Bouhhhh, et en plus elle a raison d’être inquiète, vu qu’à l’heure qu’il est son armoire ne prend pas le chemin de pouvoir accueillir le moindre manteau… Coco ravale son amertume et déclare d’un air détaché ‘’Là je suis obligée de m’interrompre, j’ai une urgence, un article à corriger, je viens d’avoir un appel… mais ensuite on s’y remet, promis’’. La puce semble s’accommoder de ce fallacieux prétexte. Coco file sur son ordi et fait semblant de travailler.

19h. Coco se met aux fourneaux. On ne peut pas être nulle dans tous les domaines. OK, le bricolage, ce n’est pas sa tasse de thé mais la cuisine, elle sait faire. Tandis qu’elle mitonne un hachis parmentier et un crumble aux pommes, elle débouche la bouteille de Bordeaux qui lui faisait de l’œil et se sert un petit verre. Elle l’a bien mérité.

21h. Après le dîner, tout le monde sur le pont : Roméo prend les commandes du chantier et ça va tout de suite mieux. Junior, qui a hérité des dispositions de sa mère, s’éclipse en précisant que, si on a besoin de lui, on n’a qu’à l’appeler. Mistinguette regarde. Coco aussi. Quel bonheur d’avoir un chéri bricØleur !

PS. Coco tient par avance à préciser aux lecteurs/trices qui pourraient qualifier son point de vue de sexiste qu’il ne s’agit pas d’un point de vue, mais d’une histoire personnelle. Elle sait très bien que certaines femmes sont très douées en bricolage, et que certains hommes se révèlent de totales buses avec un marteau et des clous. Elle en connaît. Ce n’est juste pas son cas…
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lundi 8 février 2010

Mon ado mâle est malaaaade

Coco la Bulle se demande pourquoi les hommes, dès qu’ils sont vaguement patraques, ont l’air mourant. Une attitude que l’adolescence amplifie nettement : en d’autres termes, un ado mâle malade doit se regarder comme un cas critique dans tous les sens du terme, quelle que soit la pathologie dont il souffre. De toute façon, il va y rester, c’est certain. Si vous l’écoutez, son virus aura raison de lui, c’est la fin.

19h. Junior ne se sent pas bien. Il n’a mangé qu’une demi-baguette au goûter, ce qui est déjà mauvais signe. Prostré devant son ordinateur, lorsque vous l’appelez à table, il indique qu’il ne souhaite pas dîner. Ah bon, il y a un gratin de macaroni au menu ? Ça va déjà un peu mieux, l’olibrius se traîne de sa chambre à la cuisine et s’assoit, l’air profondément las, sur son tabouret. ‘’Un tout p’tit peu M’man’’ articule-t-il péniblement comme si une paralysie frappait sa mâchoire. Il avale ses pâtes d’un air accablé, accepte quand même une Danette au dessert mais n’a vraiment pas la force de manger un fruit. Etonnant,
non ?

23h. Junior ne se sent toujours pas bien, mais il n’est pas couché pour autant. Par contre Coco, elle, est au lit avec un bon bouquin, tranquille. C’est là qu’il débarque pour lui indiquer que, selon toute vraisemblance, il ne pourra pas aller en cours le lendemain matin tellement il sent qu’il est malade. Coco lui donne un doliprane et l’envoie au dodo avec sollicitude, prenant sincèrement part à sa douleur mais n’en pensant pas moins. N’y avait-il pas un contrôle de français le lendemain matin ?

6h50. Première tentative de réveil de Junior.
7h00. Seconde tentative.
7h10. Sortant de sa douche, et en voyant toujours pas son rejeton attablé devant ses cornflakes, Coco se risque dans la tanière et pose la main sur son front. Diable, mais cet enfant a de la fièvre, il ne simulait donc pas, mauvaise mère, femme de peu de foi ! Le thermomètre confirme le verdict, 38°7C, Junior reste au lit et Coco appelle le médecin.

7h20. Rassuré de ne pas aller en cours, le fiston se prélasse sous sa couette… sans oublier de se plaindre d’un puissant mal de tête, à coup de gémissements sonores dès qu’il fait un mouvement. Coco lui apporte un plateau avec une compote, un nurofen et un chocolat chaud, il la regarde comme si elle était le Messie en personne, ce qui n’est pas franchement déplaisant.
7h30. Junior est toujours couché et indique qu’il ne pourra pas se lever de la journée.

10h30. Le toubib vient de partir, ça semble être viral, bref ‘’yaka’’ attendre que ça passe. Ça peut être très rapide, ou durer une bonne semaine. ‘’Je me sens tellement maaaal… je suis faaaatigué…. » expire l’ado mâle, l’œil brillant de fièvre et toute la souffrance du monde affichée sur son visage. En attendant il est là, à la merci de sa môman, tout faible, il ne râle pas, il se contente de geindre. Et Coco se dit qu’elle va économiser au moins deux baguettes, un pot de Nutella et un paquet de céréales rien qu’aujourd’hui. Ok, c’est un peu mesquin mais il n’y a pas de petites économies, après tout.

11h00. Coco suggère innocemment de la lecture. Impossible : Junior a trop mal à la tête (il a toujours mal à la tête quand il s’agit de lire de toute façon, sauf si ce sont des textos ou des messages sur son ordi). D’ailleurs, ce serait vraiment génial si elle pouvait lui apporter le PC portable, le brancher et le lui installer sur les genoux, il pense qu’il pourrait éventuellement regarder un film… non, pas surfer sur internet, il est trop faible, ‘’m’enfin M’man’’.

12h00. Regard vitreux, le malade débarque dans le salon où sa mère est en train de travailler. Il est au plus mal et tenait à le lui rappeler. Du coup, au cas où elle l’oublierait, il se pelotonne dans le canapé à quelques mètres d’elle. Coco est tout attendrie : sa grande tige qui se rase désormais la moustache est redevenue un petit bébé, vulnérable et doux. Il accepte même un câlin ! Extraordinaire. La maman ne boude pas son plaisir et le prend dans ses bras pour le bercer. ‘’Ahhh, attention, ma têêêêteuuu’’ beugle Junior de sa grosse voix. Le charme est rompu.

15h30. Après une sieste de trois heures dans son lit, le fiston ouvre l’œil au moment où Coco lui apporte un doliprane. ‘’Ah, j’arrive pas à dormir, je suis trop mal’’ gémit-il. ‘’Mais tu dors depuis midi !’’ répond-elle. ‘’N’importe quoi, je suis juste couché, j’ai pas fermé l’œil, ça ne va vraiment pas’’ s’insurge-t-il.

17h00. Objectivement, l’animal semble avoir repris du poil de la bête. ‘’Pas du tout’’ proteste Junior, qui pourtant n’a plus de fièvre, thermomètre à l’appui. Coco, qui en vingt ans de bons et loyaux services ne s’est jamais arrêtée que pour ses congés de maternité, lui rétorque que s’il n’a plus de température, elle l’expédie au collège dès le lendemain. ‘’T’es trop dure Maman, ‘j ‘vais jamais pouvoir suivre, j’suis épuisé’’ réplique mollement le fiston.

18h00. Junior est sur Facebook. Il a mis un statut méga-alarmiste afin que ses copains sachent à quel point il est atteint, genre ‘’se demande s’il va passer la nuit tellement il a mal à la tête’’ ou ‘’ne se souvient pas avoir déjà été aussi malade dans sa vie’’. Il a rejoint les groupes « Je suis malade », « Malade  », « Contre ‘’être malade’’, « On est tOus malade  ».Pendant ce temps, sa mère, elle, rejoint le groupe « Les garçons quand c’est malade ça croit que ça va mourir ! ‘’

19h00. Coco entend un son de guitare en provenance des chambres. Apparemment, son mini Jack White va mieux puisqu’il joue ‘’Seven Nations Army’’ et se risque même à chanter. Elle passe une tête. Sursaut de la rock star, surpris en plein trip. ‘’Tu dînes avec nous mon chéri ?’’-‘’Euh non, pas faim, mais si tu veux m’apporter un plateau avec deux ou trois trucs, je verrai...’’ implore-t-il.

20h45. Coco récupère le plateau au bord du lit après le passage d’Attila : il ne reste plus rien du gâteau de riz et de la salade de fruits, ni du morceau de pain. Le fiston est toujours dans son lit, avec autour de lui le PC, la guitare, une BD et pas mal de miettes. Il remercie du fond du cœur pour ce festin.
20h50. Junior se glisse furtivement dans la cuisine et repasse quelques instants plus tard la bouche pleine, les mains chargées de pain et d’un verre de jus de fruit. Il indique à la cantonade qu’il va '’se regarder Alien 4’’.

23h30. Coco apporte un doliprane et un verre d’eau à son patient. Il a quelques cernes mais visiblement plus de fièvre. ‘’J’ai pas sommeil’’ râle-t-il ‘’et je commence à avoir mal à la gorge’’. ‘’On verra à ton réveil’’ répond Coco.

*-*

7h00 le lendemain matin. Le front de Junior est frais comme une rose. Coco apporte à son fils un plateau avec un petit café au lait, un bol de céréales et du paracétamol. Plein d’espoir au vu de ce traitement inhabituel, il demande ‘’Alors je reste ici aujourd’hui ?’’ La réponse étant négative, commence alors une litanie de ‘’j’suis trop faible, pas encore assez bien, t’es pas sympa, tu t’rends pas compte’’. Coco ferme ses oreilles. Au boulot. A la guerre, comme à la guerre. Be brave my son !
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mardi 2 février 2010

Le syndrome du coiffeur

Coco la Bulle se demande si vous êtes comme elle une traumatisée des salons de coiffure. Cela remonte à loin… Sa première grande épouvante du genre date de sa prime adolescence, le jour où elle a décidé de faire couper son abondante et fort longue tignasse pour passer à une coupe courte, en voulant bêtement copier le look de sa correspondante allemande (qui n’avait pas du tout la même nature de cheveux qu’elle). Résultat : une catastrophe, genre Coco avec un melon sur le crâne, qui a provoqué de violentes crises de larmes et l’a contrainte à passer plusieurs heures la tête planquée sous les coussins de son lit, refusant obstinément de sortir de sa chambre. Rien que d’y repenser, elle en est malade.

Depuis, les choses ne se sont pas arrangées… et chaque visite chez le coiffeur reste une épreuve. Car Coco a toujours en tête des coiffures qui ne PEUVENT pas se réaliser sur ses cheveux. Elle est donc obligée de trouver des compromis nécessairement décevants puisque ça ne ressemble jamais à Sarah Jessica Parker ou Sophie Marceau ou Reese Witherspoon sur la couverture de Elle. Et que le séjour chez le coiffeur est, à plusieurs titres, un moment qu'elle préfèrerait éviter.

PRIMO, ça dure des heures, car Coco cache la misère et, pour parer à la virulente attaque de cheveux blancs qui ravage son cuir chevelu, se fait faire des mèches. Or là, forcément, il lui faut prendre son mal en patience.

SECUNDO, quand c’est la patronne qui vous coiffe, elle se sent obligée de vous demander si vous allez partir en vacances bientôt (''ai-je si mauvaise mine que ça'', se demande Coco), si vous rentrez de vacances (''non, j’aurais l’air un peu plus fraîche que ça'', se dit Coco), si vous avez des projets de vacances (bon sang, mais ne peut-on parler d’autre chose ? Mieux : ne peut-elle carrément se taire ?).

TERTIO, les conversations ambiantes sont toujours d’une platitude mortelle. Coco s’est souvent sentie là comme dans un zoo, entourée de femmes qui viennent toutes les semaines (mais oui, il y en a qui ont le temps et les moyens et surtout rien d’autre à faire, c’est sidérant – ah, c’est sans compter la manucure, sorry). Ces femmes* qui balancent leur train de vie indécent à la tête de la petite shampooineuse exploitée payée au Smic, qui fait des heures sup gratos et a à peine le temps de déjeuner, pfff, c’est d’une impudeur !!!

QUARTO, étant donné que Coco ne va pas bien souvent chez le coiffeur, la personne qui la coiffe (si ce n’est pas la patronne) et qui par hasard ne l’a pas trop ratée la fois précédente (il y a un an ou deux), n’est en général plus là, compte-tenu du turnover dans les salons. Zut.

QUINTO, la vision de sa tête entourée d’une serviette est toujours une épreuve. Avec les lumières blanches, c’est pire. Impossible d’y échapper, même en essayant de fuir dans le Paris Match avec George Clooney, le regard revient toujours vers ce méchant miroir. Une fois la serviette retirée ce n’est pas mieux : on dirait un cocker qui vient de prendre une averse, atroce. Mieux vaut fermer les yeux et oublier, mais impossible, car c’est le moment où la question fatidique arrive : ‘’alors, qu’est-ce qu’ON fait’’ ? Les envies de changement s’évanouissent tout à coup, la panique gagne, et la réponse est immuable : ‘’ben ON raccourcit un peu les pointes pour leur faire du bien et ON dégrade un peu’’. Ne prenons pas de risques, ça n’a jamais donné de grands résultats !

SEXTO, voir ses cheveux tomber en paquet sur le sol, ça fait toujours un drôle d’effet. Soit on est enthousiaste car on a pris une option radicale, du style passer de la coupe BB au look Jean Seberg et, dans la folie de l’instant, on est surexcité(e). Soit on a l’impression qu’on est en train de faire une bêtise et que c’est déjà trop tard. Soit on se dit que, même si la coiffeuse ne coupe que 1 cm, ça va coûter un bras, alors pourquoi n’avoir pas coupé plus ???

SEPTIMO, lorsque la coupe est terminée, deux options s’offrent à vous : soit vous trouvez ça pas mal sur cheveux mouillés et vous espérez que, une fois sec, ce sera aussi bien. Soit vous trouvez ça affreux sur cheveux mouillés et vous dites que cela ne peut qu’être mieux une fois sec. Ou bien vous n'aurez plus qu'à vous enterrer chez vous pendant trois mois, le temps que ça repousse.

OCTAVO arrive le moment crucial du brushing. Coco en a une sainte horreur, elle n’en fait jamais chez elle (elle en serait d'ailleurs bien incapable) et sèche toujours ses cheveux à la ‘’barbare’’. A chaque fois, elle demande à la jeune fille ‘’ pas de brushing, un simple séchage rapide’’. ‘’Oui oui’’ répond immuablement la demoiselle, avant d’attaquer… un brushing. Consternée, impuissante, Coco n’a plus qu’à regarder sa chevelure se transformer en perruque digne des pires heures de Dallas ou Dynasty. Lissée, brossée, triturée, torturée par la brosse, sa tignasse ne ressemble plus à rien. Ou si. A une photo comme celles qu’il y a dans les vitrines des salons à l’ancienne. Et au final ça tient plus de Châteauvallon que de Drôles de Dames.

NONO, une fois que ce douloureux moment passé, il faut sourire et montrer à quel point on est ravi(e). ‘’Parfait’’ s’entend dire Coco, qui a juste envie de revenir deux heures en arrière, avant le moment fatidique où elle a imprudemment franchi la porte du salon.

DECIMO, un dernier problème se pose : où laisser le pourboire ?(car pourboire il faut laisser, quand on sait ce que gagnent ces gamines, on ne peut pas faire l’impasse) Parfois il y a une petite tirelire avec le prénom, hallelujah. Mais parfois non…or Coco est atrocement timide, bref ça tourne au cauchemar. Cauchemar qui se poursuit lorsque la patronne annonce le montant de la carte bleue : là Coco a en général besoin qu’on lui amène des sels. Glups.
Coco remet son manteau, sort du salon, rase les murs et, dès qu’elle n’est plus en vue, sort une barrette pour attacher ses cheveux en un vague chignon. Arrivée chez elle, en général, la première chose qu’elle fait est… un shampooing.

*pour prévenir les critiques, Coco tient à préciser qu’elle ne parle pas ici des charmantes mamies qui viennent se faire faire une beauté et sont, la plupart du temps, adorables.
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